Faites vos Jeux !

C’est Thanksgiving, il est dans l’air du temps de dire pourquoi l’on est reconnaissant.

Et à ce jeu-là, quoi de mieux que de se remémorer le temps fort sportif, mais pas seulement, de l’année. Bien évidemment, ce sont les Jeux Olympiques de Paris 2024 dont il est question. Quelle aventure. Veuillez cependant pardonner à l’auteur de ses lignes un certain tropisme français, retour en écrit sur les meilleurs instants des JO 2024 pour SportsAilEvasion.

Et pour commencer la fête, il y avait bien sûr, le rugby à sept.  Ouverture magistrale avant même ladite cérémonie. Notre fantastique sept de France, paré de sa flamboyante tenue et emmené par le meilleur joueur de rugby (à quinze) du monde déferle comme une vague bleu blanc rouge, et emporte tout sur son passage. Inéluctable joie, avec en prime un succès en finale contre l’ogre Fidji, invincible jusqu’alors. Et alors qu’on pensait que la perfection était déjà achevée avec cette médaille d’or d’entrée, voilà que nos Bleus rajoutaient la cerise sur le gâteau. Tout de blanc vêtus, nos rugbymen que les mauvaises langues voudraient souvent décrire comme frustres, voire bourrins font étalage de toute leur finesse sur la pelouse du stade de France transformée en dancefloor enflammé par les pas de leur chorégraphie. Devant l’exploit de nos héros bien construits et aussi de leurs talents cachés, le public exalté exultait, la fête pouvait commencer.

Imaginez. Un cadre idyllique, une plage de sable, la tour Eiffel, grande seigneure, et ses anneaux, écrin chatoyant en fond. Début de soirée idéale, endroit idoine et occasion parfaite pour un superbe match de beach volley féminin, finale opposant les Brésiliennes Ana Patricia/Duda aux Canadiennes Brandie Wilkerson/Melissa Humana-Paredes. Tout va pour le mieux, la rencontre est engagée, quand soudain…la tension prend le pas sur l’évènement et l’esprit olympique est vite oublié. Au filet, a lieu une altercation pour le moins animée et alors que nos chères sportives échangent des amabilités avec agressivité, on pourrait penser que la situation va continuer de s’envenimer et douter du bon déroulé de la partie. Mais ça, c’était sans compter sur le DJ. Les sportives, frustrées, regagnent chacune leur côté du terrain, le visage fermé … quand soudain des notes de piano retentissent et la douce voix de John Lennon entame « Imagine » justement. La chanson pour la paix. Nos quatre compères ne peuvent réprimer un sourire. La rencontre continue dans un climat apaisé (et se soldera par une victoire des Brésiliennes en trois sets). C’est pour ces moments là qu’on aime les JO.

En parlant de moment de complicité, de sourire, que dire de ce trio. Le BMX français en course en finale avait de très bonnes chances de médailles. Carton plein, reçu trois sur trois. Et si la performance est marquante, ce qui vaut le coup d’œil, ce sont surtout ces coups d’œil justement. Car oui, en franchissant la ligne en tant que champion olympique, Joris Daudet n’a qu’une préoccupation. Célébrer ? Non, certainement pas. La priorité, c’est regarder derrière lui, s’assurer que ses potes Romain Mahieu et Sylvain André l’ont bien suivi, qu’ils vont aussi avoir chacun leur médaille. Mais cela ne s’arrête pas là, car Sylvain André, médaillé d’argent, lui aussi ne veut savoir qu’une chose. Et il jette un coup d’œil en arrière pour savoir si oui, tous les trois vont pouvoir monter sur la boîte. Course parfaite, vœu exaucé, et un sens des priorités fort à propos. L’heure est désormais à regarder en boucle le replay tant symbolique de ce bonheur, celui de gagner, tous ensemble.

Et si je vous disais Léon…vous me répondriez « Marchand sur la lune », ovni, monstre, superstar, héritier de Phelps, roi des Français, et même peut être tout cela à la fois. Et vous auriez bien raison. Léon Marchand arrivait avec de grandes ambitions aux Jeux Olympiques, il a atomisé le plafond de verre. 4 médailles d’or, le bronze en relais 4x100m, Léon a marché du feu de dieu, il a marché sur l’eau, il a marché sur la concurrence, et il a marché sur la Lune. Mais surtout, il a transformé la piscine de la Défense Arena en salle de concert, rugissant au rythme de ses coulées. Et les vibrations positives l’ont porté au sommet, avec tous ces exploits, le majeur, le majuscule ce doublé en 200m papillon et 200m brasse lors de la même soirée, à une poignée d'heures d'intervalle. Et le meilleur dans tout ça ? Le bonhomme semble avoir la tête bien faite, sur les épaules, et la médaille de bronze du relais est selon lui « l’une des plus belles » parce qu’elle est partagée. Alors merci Léon, pour nous avoir fait vibrer, et pour toutes les émotions que tu nous as permis de partager.

La roue tourne, revenons donc au vélo. L’envie d’écrire un pavé sur les larmes de Pauline Ferrand Prévot, pleurs consécutifs à l'obtention de cette médaille, la seule qui lui manquait, l'envie de ne pas tarir d’éloges sur la reine du VTT comme la source de ses gouttes d’yeux ne s'était pas tarie durant la cérémonie est forte, l'idée tentante, mais nous allons nous diriger du côté de nos voisins belges, et surtout de notre ami Remco pour le cyclisme sur route. Champion olympique du contre-la-montre. Bon, ça c’était probable, si ce n’est attendu. Maintenant, voyez plutôt. La butte Montmartre transformée en virage ultra, grondant, tonnant, à chaque passage des coureurs, tenus de se frayer un chemin, de fendre la foule, d’écarter la marée humaine à chaque tour. Les routes de Paris combles comme celles d'une grande étape de montagne du Tour de France. Et telle une flèche perçante, un jeune Belge, laisse la concurrence dans le vent. Dans son style caractéristique, sans se préoccuper des suiveurs, Remco Evenepoel trace son chemin. Et nul ne peut le suivre. Enfin si, il y en a bien un. Un irréductible Gaulois. Valentin Madaous, tant bien que mal, plutôt dans le mal que bien, s’accroche, la bave aux lèvres, la rage aux dents, les yeux dans le vague. Il se demande ce qu'il fait là. Ce qu'il fait là ? Il se bat. Il se bat pour un ticket, vers une médaille d’argent, ou plus, s’il vous plaît. Mais le train Remco n’a que peu d’égards pour ceux qui s’accrochent à sa roue. La course magnifiée, sublimée par la belle ville de Paris bat son plein. Et si Val fait de la résistance, Remco lui, n’en fait qu’à sa tête. Alors que se profile la montagne Montmartre à l’horizon, car oui, à ce moment de la course, on s’en fait une montagne, le prodige Belge s’en va. Seul. Comme un grand. Comme il fait si souvent. A 15km de l’arrivée, Remco Evenepoel est en route vers son destin. Double champion olympique. L’issue est écrite, on connaît la musique. Mais tout à coup…. A 3,8 km de la ligne, moment de panique, c’est la roue qui fait pschiiit, c’est le rêve qui fait pschiit. Si près du but, une crevaison, il doit donc être maudit. C’est ce que Remco, furieux, horrifié, la peur au ventre, se dit, car oui, pas d’oreillettes sur de telles courses. Par bonheur, la voiture est là, le vélo est vite changé, et l’avance suffisante. Remco avale les pavés, les kilomètres et s’impose largement. Il a même le temps de profiter, et de s’offrir la plus belle photo de sa vie, le vélo posé devant la ligne, lui debout les bras écartés en signe de victoire, la tour Eiffel en fond. Le doublé course en ligne, contre la montre. Le téléphone imaginaire raccroché façon Ben Shelton. Double champion olympique. Un seul mot, bravo. Et nos Français dans tout ça ? Madouas est récompensé de ses efforts par une médaille d’argent, Laporte règle le sprint pour le bronze. Abnégation, rebondissements, destinée et fraternité. C’est beau le vélo.

Il y a encore tant d’autres choses dont il serait bon de discuter, la finale de basket masculin, nos Français si près de l’exploit face aux Avengers américains et ce diable de Curry qui nous souhaite à tous « Nuit Nuit ». Le basket 3x3, l’engouement que ce sport a provoqué, le parcours héroïque et inattendu de nos Français à nouveau. La folie ping pong avec en tête d’affiche les frères Lebrun.  Ce 100m historique, remporté par Noah Lyles d’un millième de souffle, douze centièmes séparant le premier du dernier. Ou Teddy Riner, indomptable, invincible, sa classe, et cette roulette, hasard qui fait bien les choses lors de la finale par équipe. Que dire du surf à Teahupo'o, cette vague magnifique, la photo iconique de Gabriel Medina, s’élevant dans l’air le poing levé tel Superman et surtout, l’océan qui choisit le local Kauli Vaast pour champion olympique. L’escrime et les milles reflets grandioses du Grand Palais, la célébration de sa médaille d’argent d’Anthony Jeanjean ramenant ses potes pour faire le show sur l’estrade du Parc des Champions. Il y a eu aussi le record du monde de Sidney McLaughlin, Cassandre « si beau si grand »  prophète en son pays en ce qui concerne le triathlon, les performances de Katie Ledecky, athlète féminine la plus titrée de l’histoire des Jeux avec 9 médailles d’or, l’équipe de France de volley masculin double championne olympique après un parcours sensationnel dans une salle en feu, les filles de l’équipe de France de basket si près, à un tout petit panier de faire tomber l’ogre américain, équipe invaincue depuis 1992, et bien d’autres évènements marquants.

Mais pour l’auteur de ses lignes, s’il fallait choisir un seul moment pour résumer ces JO 2024, ce serait celui-ci :

Seul au monde, seul sur la piste. Armand « Mondo » Duplantis est déjà sacré champion olympique, évidemment. Il ne pratique pas le même sport que ses concurrents. Là où le médaillé d’argent Sam Kendricks galère à essayer de s’élever au dessus de 6m, s’arrêtant à 5m95, « Mondo », lui, n’a pas besoin qu’on lui tende la perche pour s’élever à cette altitude. Barre à 6m10, saut facile - pour lui apparemment - record olympique dans la poche. Pose virale du tireur Yusuf Dikeç pour fêter ça, dans le plus grand des calmes. Normal, il n’est pas humain. Toutes les autres épreuves se sont terminées, il n’y a plus que lui. Et pourtant, la soirée ne fait que commencer. Il est tard ? Peu importe, personne n'est parti. Le stade de France est toujours rempli, les spectateurs ne veulent pas perdre une miette du spectacle. Un athlète suédois, à Paris, en France, devant un public cosmopolite, sans enjeu sportif autre que … le record du monde de saut à la perche, bien évidemment. Sous les yeux de son ami Renaud Lavillenie, de ses concurrents Sam Kendricks et Emmanouil Karalis, respectivement médaillés d’argent et de bronze et menant le clapping d’un stade de France en ébullition, Armand Duplantis s’élance, se jette vers le ciel et…échoue de peu, à sa première tentative. Tout le monde l’a vu, il y a la place, « Mondo » l’a dans les jambes, ce record du monde incroyable, cette barre hissée là-haut, tout là-haut, à 6m25. Ça va le faire. Deuxième tentative, et … nouvel échec. Troisième et dernière chance, les athlètes, les supporters, les commentateurs, les téléspectateurs, le monde entier s'arrête de respirer, retenant son souffle, instant suspendu, le cœur battant la chamade au rythme du clapping repris par le stade de France. Clap. Les yeux fermés, le visage de gamin de « Mondo » prend un air grave. Clap. Concentration intense. Clap. Respiration profonde. Clap. Première foulée. Clap. Clap. Clap. La course s’intensifie. Clap. Clap. Clap. Clap. Clap. Tous à l’unisson, c’est plus qu’un peuple, c’est le monde qui veut voir « Mondo » défier les lois de la gravité. Et c’est parti, le voilà qui s’élève dans l’air de la nuit parisienne, élégant oiseau, puissant corps propulsé par la foule. Avec grâce, souplesse et détermination, « Mondo » enroule la barre, décroche les étoiles et retombe parmi les mortels après avoir touché le ciel, acclamé par la foule en délire. Extraordinaire, incroyable, époustouflant, les superlatifs manquent pour qualifier ce moment hors du temps. Magnifique. Le monde peut aller s’endormir tranquille après avoir vécu un rêve éveillé.

Que sont les JO ? Une célébration de l’exploit sportif, certes évidemment, mais celui-ci n’est-il pas simplement le moyen de célébrer quelque chose de plus grand ? Une fraternité, une complicité, un moment d’union, de partage, entre différents peuples, différents continents, mettant de côté leurs différences pour mettre en valeur quelque chose de plus important. Afin d'apprécier la capacité de l’humain à vivre ensemble peut-être, à voir que l’on peut tirer le meilleur de nous-mêmes. Rivaux en compétition, et amis en célébration, comme sur le podium du Parc des Champions, où l’on a pu voir tous les médaillés, réunis dans la joie, se déhancher sur un air de Magic System.

A Paris 2024, il y avait en effet de la magie dans l’air, magie dans les cérémonies, célébrant l’unité de l’humanité par ses différences. Et l’histoire ne s’est pas arrêtée là avec les Jeux paralympiques, qui plutôt que de mettre de côté la différence, ont su en faire une force. De ces jeux paralympiques, le moment choisi par SportsAilEvasion serait sans doute celui de Frederic Villeneuve et sa bande, « les Bleus sans les yeux », champions olympiques de cécifoot, triomphant aux penalties de l’Argentine en finale. Mais cela n'a en réalité que peu d'importance. L'important c'est de participer, tous ensembles, tous les quatre ans, à une grande fête. Une fête du sport, une fête de nos amis, de nos voisins, y compris ceux que l'on connaît moins bien. L'important ce sont les beaux moments, les souvenirs et leur partage. L'important c'est l'inspiration, c'est tous les quatre ans, de regarder le monde avec nos yeux d'enfants et de savoir, que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Alors, gardez votre sourire, chérissez-le, savourez ces instants. La prochaine fois que vous pourrez vivre ça n'arrive pas avant quatre ans.

Comme mentionné précédemment, les superbes instants des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 furent légion, et il ne me semble pas y avoir de mauvais choix, seulement des préférences personnelles. N’hésitez pas à faire vos retours, commenter vos meilleurs moments et finalement, en guise de conclusion : « Merci pour les JO 2024 et merci pour ces beaux instants »

Merci pour votre attention, et à bientôt sur le site !

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Please find here an English translation of the article :

Thanks for the Olympics

It's Thanksgiving, and it's customary to say what we're thankful for.

And what better way to do this than to remember the greatest sporting event of the year? Naturally, it's the Paris 2024 Olympic Games we're talking about. What an adventure. However, please forgive the author of these lines a certain French tropism, looking back in written form on the best moments of the 2024 Olympics for Sportsailevasion.

And to get the party started, there was, of course, rugby sevens. A masterly opening even before the ceremony. Our fantastic French sevens, dressed in their flamboyant outfits and led by the world's best 15-a-side rugby player, surged like a blue-white-red wave, wiping out everything in its path. The joy was inevitable, with the added bonus of success in the final against the previously invincible Fiji ogre. And just when you thought perfection had been achieved with that first gold medal, Les Bleus added the icing on the cake. Dressed all in white, our rugbymen, who are often described as rough around the edges, showed off all their finesse on the pitch of the Stade de France, transformed into a dancefloor set ablaze by their choreographed steps. Our well-constructed heroes and their hidden talents thrilled the extatic audience and got the party started.

Just imagine. An ideal setting, a sandy beach, the Eiffel Tower, grand overlord, and its rings, shimmering in the background. The perfect start to the evening, the ideal location and the perfect chance for a superb women's beach volleyball match, the final between Brazil's Ana Patricia/Duda and Canada's Brandie Wilkerson/Melissa Humana-Paredes. All was going well, and the match was underway, when suddenly...the tension overwhelmed the event, and the Olympic spirit was quickly forgotten. At the net, a heated altercation takes place, to say the least, and as our dear sportswomen exchange fightinh words, the situation seems doomed to escalate and put the smooth running of the match in jeopardy. But that was without taking into account the DJ. As the sportswomen, frustrated, return to their respective sides of the field, unhappy, soft piano notes ring out, and the gentle voice of John Lennon begins “Imagine”. The song for peace. Our four friends cannot prevent themselves from smiling. The match continues in a peaceful atmosphere (and ends in a three-set victory for the Brazilians). It's for moments like these that we love the Olympics.

Speaking of moments of camaraderie and smiles, enough cannot be said about this trio. The French BMX team racing in the final had a very good chance of winning a medal. The outcome ? Full marks, three out of three. And while the performance was truly impressive, it was the peeks that made it all worthwhile. Indeed, when Joris Daudet crossed the line as Olympic champion, he had only one thing on his mind. Celebrating? No, certainly not. His priority was to look behind him, to make sure that his buddies Romain Mahieu and Sylvain André had followed him, and that they too were going to get their medals. But it didn't stop there, because Sylvain André, silver medallist, also wanted to know just that one thing. And he glanced back to see if all three of them would be able to get on the podium. Perfect run, wish granted, and a timely sense of priorities. From here on in, time to watch the replay over and over again. Appreciate these glances, so symbolic of the joy of winning, all together.

And if I said Léon ...you would say “Marchand on the moon”, alien, monster, superstar, Phelps' heir, King of the French, and maybe even all that at once. And you would be right. Léon Marchand arrived at the Olympic Games with high hopes, and he shattered the glass ceiling. 4 gold medals, bronze in the 4x100m relay, Leon marched like a rocket, he walked on water, he marched on the competition, and he marched on the Moon. But above all, he turned the Defense Arena pool into a concert hall, roaring, screaming its lungs out to the rhythm of his strokes. And the positive vibrations carried him to the top, with all those feats, the major one being that double gold medal in the 200m butterfly and 200m breaststroke on the same evening, a handful of hours apart. And the best part? The man seems to have a good head on his shoulders, and the relay bronze medal is, in his words, “one of the most beautiful” he won, because it is shared. So thank you Léon, for having given us such a thrill, and for all the emotions you have allowed us to share.

The wheel is turning, so let's get back to cycling.

It would be tempting to write a whole article on Pauline Ferrand Prévot's tears after winning the only medal she was missing, and to praise the queen of mountain biking just as the fountain of eye droplets of water didn't dry up for her during the ceremony, but we're going to turn to our Belgian neighbors, and especially to our friend Remco for road cycling.

Olympic time trial champion. Well, that was likely, if not expected.Now, take a look. The Butte Montmartre transformed into an ultra section, rumbling and thundering with each passing rider, obliged to make his way through the crowds and clear the human tide each lap.The roads of Paris packed like those of a Tour de France mountain stage. And like a piercing arrow, a young Belgian leads and leaves the competition in the dust. In his characteristic style, with no concern for followers, Remco Evenepoel makes his own way. And no one can follow him. Well, there is one actually. An irreducible stubborn Gaul. Valentin Madaous, as well as he can, having more of a bad time than doing well, hangs on, barely, through sheer will only, eyes contemplating the void. He wonders what he is doing here. What is he doing here?

Fighting. He is fighting for a ticket, for a silver medal, or more, please. But the Remco train has little regard for those who cling to its wheel. The race, magnified and sublimated by the beautiful city of Paris, is in full swing. And if Val is putting up a fight, Remco is having the time of his life. As the Montmartre mountain looms on the horizon - because yes, at this stage of the race, it is a mountain to climb - the Belgian prodigy takes off. Alone. Like a grown-up, like a big boy. As he so often does. With 15km to go, Remco Evenepoel is on his way to his destiny. Double Olympic champion. The writing is on the wall, it is a score known too well.

But suddenly.... With 3.8 km to go, a moment of panic, it's the tire that goes "pschiiit", it's the dream that goes "pschiit". So close to the finish line, a puncture, he must be cursed. That's what Remco, furious, horrified and scared to death, tells himself, because yes, no earphones on such races. Luckily, the car is there, the bike is quickly changed, and the lead is sufficient. Remco covers the paving stones, the kilometers in the blink of an eye, and wins by a wide margin. He even has time to enjoy the finish of the race, and to take the most beautiful photo of his life, with his bike in front of the line, and him standing with his arms outstretched in victory, the Eiffel Tower in the background. The double, time trial, and the race, he won it all. The imaginary Ben Shelton phone hang-up. Double Olympic champion. One word: bravo. And what about the French? Madouas is rewarded for his efforts with a silver medal, Laporte settles the sprint for bronze. Abnegation, twists and turns, destiny and fraternity. Isn't cycling beautiful?

There's so much more to talk about: the men's basketball final, our Frenchmen coming so close to a great feat against the American Avengers, and that damn Curry and his diabolical address wishing us all “Nuit Nuit”. 3x3 basketball, the excitement this sport generated, the unexpectedly heroic performance of our French players once again. Ping pong madness, led by the Lebrun brothers. The historic 100m final, won by Noah Lyles by a thousandth of a breath, twelve hundredths of a second separating the first racer from the last. Or Teddy Riner, unbeatable, invincible, his class, and that roulette wheel, a lucky break (or was it destiny ?) in the judo's team final. How about surfing at Teahupo'o, that magnificent wave, the iconic photo of Gabriel Medina, rising into the air with his fist raised like Superman, and above all, the ocean that chose local Kauli Vaast as Olympic champion. Not to mention fencing and the thousand grandiose reflections of the Grand Palais, Anthony Jeanjean's silver medal celebration, bringing his buddies to show off on the stage of the Parc des Champions. There was also the world record set by Sidney McLaughlin in 400m hurdles, Cassandre “si beau si grand” prophet in her own country when it comes to triathlon, the performances of Katie Ledecky, the most successful female athlete in the history of the Games with 9 gold medals, the French men's volleyball team, double Olympic champions after a sensational performance in a red-hot arena, the French women's basketball team, so close - just one basket - to toppling the American ogre, a team unbeaten since 1992, and many other memorable events.

But for the author of these lines, if you had to choose just one moment to sum up these 2024 Olympics, it would be this:

Alone in the world, alone on the racetrack. Armand “Mondo” Duplantis is already an Olympic champion, of course. The pole vaulter just doesn't play the same sport as his competitors. Where silver medallist Sam Kendricks struggles to clear 6m, stopping at 5m95. “Mondo”, on the other hand, doesn't need a hand to rise to this altitude. Bar at 6m10, an easy jump - for him, apparently - and an Olympic record in his pocket. Viral pose of Yusuf Dikeç to celebrate, in the utmost calm. Normal, "Mondo" is not human. All the other events are over, and only he still remains. And yet, the evening is just beginning. It is getting late? No matter, no one has left. The Stade de France is still packed, and the spectators don't want to miss a moment of the show. A Swedish athlete, in Paris, France, in front of a cosmopolitan audience, with no sporting stakes other than...the pole vault world record, of course. Under the eyes of his friend Renaud Lavillenie, his competitors Sam Kendricks and Emmanouil Karalis, silver and bronze medallists respectively, leading the clapping of a boiling Stade de France, Armand Duplantis launches himself into the sky and...narrowly misses out on his first attempt.

Everyone has seen it, “Mondo” has it in his legs, this incredible world record, this bar hoisted up there, all the way up, at 6m25. He is going to do it. Second attempt, and...another failure. Third and last chance, the athletes, the fans, the commentators, the TV viewers, the whole world holds its breath, moment suspended, heart pounding to the rhythm of the clapping from the Stade de France. Clap. Eyes closed, Mondo's boyish face turns serious. Clap. Intense concentration. Clap. Deep breath. Clap. First stride. Clap. Clap. Clap. The pace intensifies. Clap. Clap. Clap. Clap. Clap. All in unison, more than a nation, it is the whole world that wants to see “Mondo” defy the laws of gravity. And off he goes, soaring through the Parisian night air, elegant bird, powerful body propelled by the crowd. With grace, flexibility, poise and determination, “Mondo” curls around the bar, reaches for the stars and falls back among mortals after touching the sky, acclaimed by the cheering crowd. Extraordinary, incredible, breathtaking - superlatives are hard to find to describe this exceptional moment. Magnificent. The world can go to sleep in peace after living a daydream. Truly the highlight of the Olympics, because of the performance yes, and alsoo because of everything else.

What are the Olympic Games? A celebration of sporting achievements, of course, but isn't it simply a means of celebrating something greater?A fraternity, a complicity, a moment of union, of sharing, between different peoples, different continents, putting aside their differences to highlight something more important.To appreciate the human capacity to live together, perhaps, to see that we can get the best out of ourselves.Rivals in competition, and friends in celebration, as on the podium of the Parc des Champions, where we could see all the medallists, united in joy, swaying to the tune of Magic System.

At Paris 2024, there was indeed magic in the air, magic in the ceremonies, celebrating the unity of humanity through its differences.And the story didn't end there with the Paralympics, which rather than setting aside difference, turned it into a strength.Sportsailevasion's favourite moment from the Paralympics would undoubtedly be that of Frederic Villeneuve and his band, “les Bleus sans les yeux”, Olympic cecifoot champions, triumphing on penalties over Argentina in the final.

But that doesn't really matter. What's important is that, every four years, we all take part in a great celebration. A celebration of sports, a celebration of our friends and neighbors, including those we do not know so well. The important thing is the great moments, the memories and the opportunity to share them. What's important is to be inspired, to look at the world through our children's eyes every four years, and to know that as long as there's life, there's hope. So keep smiling, cherish it, savor these moments. The next time you'll be able to experience that won't be for another four years.

As mentioned above, the superb moments of the Paris 2024 Olympic and Paralympic Games were aplenty, and there don't seem to me to be any bad choices, only personal preferences. Please feel free to give feedback, comment on your best moments and finally, as a closing statement: “Thank you for the 2024 Olympics and thank you for these beautiful moments.”

Thank you for your attention, and see you soon on the site!